Hamid El Otmani Président de l’Association Marocaine du Conseil en Recrutement

Hamid El Otmani
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JobMédiaire : Comment est venue l’idée de fonder l’AMCR?

 

Hamid El Otmani : Je pense qu’à l’instar de la plupart des professions, tels que les médecins, les experts comptables, les architectes, les conseils juridiques… dont les travaux touchent directement les citoyens et la société en général, nous avons organisé un forum de réflexion sur le métier de recrutement et de ses récentes évolutions. Ceci nous a conduit à élaborer un projet de charte et un code déontologique qui protègent nos candidats et nos clients. Nous avons partagé ce projet avec nos confrères, la CGEM, le Ministère de l’Emploi, l’AGEF… qui nous ont tous apporté leur soutien en tant que représentant de ce secteur.

 

 

JM : Quel accueil a été réservé à cette naissance par vos confrères et consœurs ?

 

H. El Otmani : Je dirai un excellent accueil. Il est vrai qu’on est parti d’un noyau dur avant d’approcher plusieurs autres cabinets pour présenter notre projet de charte mais également démontrer l’intérêt que nous avons d’être réuni. L’AMCR compte aujourd’hui une dizaine de membres.

Tous les logos et noms des membres figureront prochainement dans notre site web qui est déjà fonctionnel et dont je communique le lien www.amcr.net.ma

 

 

JM : L’AMCR a-t-elle un rapport avec les entreprises d’emploi temporaire ?

 

H. El Otmani : Uniquement un rapport de courtoisie car nos métiers sont strictement différents. Le recrutement n’a rien à voir avec l’intérim et vice versa.

 

 

JM : Et si un cabinet cumule les deux métiers à savoir et le recrutement et l’intérim,  sa place est-elle parmi vous au sein de l’AMCR ?

 

H. El Otmani : Il aura à dissocier entre les deux et devra créer une entité juridique propre au recrutement et qui ne touche en aucun cas à l’intérim. Ce sont deux métiers différents.

 

 

JM : Vos rapports avec les job-boards sont-ils complémentaires ou concurrentiels ?

 

H. El Otmani : Dans tous les pays du monde, les job-boards n’ont pas vocation à assurer des missions de recrutement. Au Maroc, certains ont essayé de le faire, mais tout de suite, ils se sont rendus compte des difficultés engendrés et des niveaux d’exigence du métier de recrutement. Nous avons recours à eux, comme aux journaux pour faire passer nos annonces. Ils nous sont d’une grande aide et nous comptons développer nos relations avec eux.

 

 

JM : Concernant la caution qu’il faut déposer au niveau de la CDG prévue par le code du travail et dont tout le monde a parlé à un moment donné, Que devient-elle ? Et quel rapport a-t-elle avec le métier du recrutement ?

 

H. El Otmani : Comme vous devez le savoir lors de la préparation de l’actuel code du travail les entreprises d’emploi temporaires étaient montées au créneau pour voir leur métier être reconnu par les pouvoirs publics et donc voir intégrer dans les dispositions du nouveau code du travail tout un chapitre réservé à cette profession. Elles ont obtenu gain de cause et l’actuel code du travail parle et détaille l’activité afférente à l’emploi temporaire et l’intérim.

Le problème est que le législateur n’a pas dissocié entre le recrutement et l’intérim et a appliqué cette caution à toutes les agences de recrutement privées dont les cabinets de recrutements.

Cependant soyons très clairs, la faute incombe et je le dis de manière très transparente à notre profession car nous ne disposions pas à l’époque d’une quelconque association pour nous représenter auprès des pouvoirs publics. La raison d’être de la caution consiste à dédommager les intérimaires si l’Entreprise d’emploi temporaire ne leur règle pas leur salaire, ce qui ne s’applique pas à notre métier.

 

 

JM : Vous précisez dans votre charte qu’un cabinet devait avoir au moins deux ans d’existence pour pouvoir intégrer l’AMCR. Qu’en est-il des cabinets internationaux qui ouvrent une antenne au Maroc mais qui ont une existence à l’international de plusieurs décennies par exemple ?

 

H. El Otmani : Les cabinets, filiales de cabinets internationaux, ne sont que le prolongement des activités de leur maison mère. Ils ne sont pas concernés par cette clause.

Avant d’adhérer à l’AMCR, un conseil en recrutement est censé d’abord avoir fait preuve de professionnalisme dans la gestion de la relation client et candidat. Un délai d’observation de deux ans est un minimum et passez moi l’expression, je dirai une sorte de  « SMIG ». Faire partie de l’AMCR est un label.

 

 

JM : Ne pensez-vous pas qu’il y a trop de cabinets au Maroc ? Etes-vous optimiste pour la profession?

 

H. El Otmani : Il y a de la place pour tout le monde. A l’instar de mes consœurs et confrères je dirai complètement !!! Je l’ai bien précisé lors de la conférence de presse de manière très claire. Maintenant notre souhait est de regrouper tous les cabinets qui respectent la charte et le code déontologique et qui pourront en notre compagnie permettre à notre profession de se développer d’avantage.

 

 

JM : Envisagez-vous des partenariats aussi bien au niveau national qu’international ?

 

H. El Otmani : Oui bien sûr. Au niveau national nous avons intégré la CGEM, nous envisageons des partenariats avec l’AGEF – L’ANAPEC et bien sûr le Ministère de l’emploi. N’oublions pas que notre rôle est également sociétale. Nous constituons un observatoire du marché de l’Emploi et pouvons apporter toute notre expertise en matière d’employabilité et de rapprochement formation/ emploi.

Quant au partenariat à l’international nous le dévoilerons le moment venu.

 

 

JM : A l’instar par exemple de l’expertise comptable ou du métier d’avocat, y a-t-il des prérequis légaux (Diplômes ou autres formations diplômantes – passation de stages d’examens, etc.) pour pouvoir travailler dans le secteur ou tout simplement ouvrir un cabinet de recrutement ?

 

H. El Otmani : Non aucun malheureusement. Quiconque peut du jour au lendemain ouvrir un cabinet de recrutement. D’où notre idée de faire en sorte que la profession puisse s’organiser pour éviter les dérapages.

 

 

JM : Quelle est votre principale priorité aujourd’hui ?

 

H. El Otmani : Asseoir le label AMCR et le faire reconnaître aussi bien par les candidats que les clients ainsi que toutes les parties prenantes.

J’invite d’ailleurs les lecteurs à consulter notre site web www.amcr.net.ma où ils pourront lire la charte et les statuts. Nous comptons au fur et à mesure le développer pour nous rapprocher au grand maximum du grand public.

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