Marché du travail : La situation au Maroc au 2ème trimestre 2016

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Avec un accroissement de la population en âge d’activité de 1,5% et une baisse de la population active de 0,4%, le taux d’activité, entre le deuxième trimestre de l’année 2015 et la même période de 2016, continue à connaître la même tendance baissière, passant de 48% à 47,2%.

 

Dans ce contexte, l’économie marocaine a perdu 26.000 postes d’emploi, contre une création annuelle moyenne de 74.000 au cours des trois dernières années. Ce recul dans le volume de l’emploi est le résultat de la création de 38.000 postes en milieu urbain et de la perte, en raison de la mauvaise campagne agricole, de 64.000 en milieu rural.

 

Le secteur de l' »agriculture, forêt et pêche » a perdu 175.000 postes d’emploi alors que les « services » ont en créés 70.000, les BTP 41.000 et l’ »industrie y compris l’artisanat » 38.000 postes.

 

Ces emplois restent caractérisés en général par l’informel et la précarité, notamment dans le secteur des BTP et celui des « services », en particulier dans les branches des « services personnels et domestiques » (35.000 emplois) et du « commerce de détail hors magasin » (25.000 emplois).

 

Dans ces conditions, la population active en chômage est passée, entre les deux périodes, de 1.041.000 à 1.023.000 personnes, maintenant le taux de chômage en quasi-stagnation au niveau national avec 8,6% au lieu de 8,7% une année auparavant.

 

En revanche, celui des jeunes âgés de 15 à 24 ans est passé de 20,5% à 21,5%, celui des femmes de 9% à 9,9% et le taux de chômage des lauréats des grandes écoles et instituts a augmenté à 9,1%.

 

Le taux de sous-emploi, de son côté, est passé de 10,8% à 11,7% au niveau national, de 9,7% à 10,5% en milieu urbain et de 12% à 12,5% en milieu rural.

 

Situation et évolution du marché du travail entre le deuxième trimestre de 2015 et celui de 2016.

 

Persistance à la baisse des taux d’activité et d’emploi.

 

Avec 11.926.000 personnes, la population active âgée de 15 ans et plus a baissé, entre les deuxièmes trimestres de 2015 et 2016, de 0,4% au niveau national (-0,8% en milieu rural et une stagnation en milieu urbain). La population en âge d’activité s’est accrue, quant à elle, de 1,5%. Ainsi, le taux d’activité est passé, entre les deux périodes, de 48% à 47,2%, enregistrant une diminution de 0,8 point.

 

En matière d’emploi, 103.000 postes d’emploi rémunérés ont été créés au cours de la période, 29.000 postes en milieu urbain et 74.000 en milieu rural. L’emploi non rémunéré, composé d’environ 98% d’aides familiales, a en revanche enregistré une baisse de 129.000 postes, résultat d’une perte de 138.000 en zones rurales et d’une création de 9.000 en zones urbaines.

 

Au total, avec la création de 38.000 emplois en milieu urbain et la perte de 64.000 en milieu rural, l’économie marocaine a perdu 26.000 postes nets d’emploi.

 

Le volume global de l’emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.929.000 à 10.903.000 personnes. Le taux d’emploi, quant à lui, a reculé de 0,8 point au niveau national, passant de 43,9% à 43,1%, de 0,5 point en milieu urbain et de 1 point en milieu rural, passant respectivement de 36,6% à 36,1% et de 55,3% à 54,3%.

 

Création d’emplois dans l’ensemble des secteurs d’activité économique à l’exception de celui de l’ »agriculture, forêt et pêche » :

 

Avec un accroissement de 1,7%, le volume d’emploi dans le secteur des « services » s’est accru de 70.000 postes au niveau national, dont environ 35.000 par la branche des « services personnels et domestiques » et 25.000 par celle du « commerce de détail hors magasin », contre une création annuelle moyenne de 24.000 postes au cours des années 2013-2014 et 66.000 en 2015.

 

Le secteur des BTP, après une création annuelle moyenne de 15.000 postes au cours des années 2014 et 2015, enregistre une amélioration dans sa performance en créant 41.000 emplois cette année, ce qui correspond à une hausse de 4% du volume d’emploi du secteur.

 

De son côté, le secteur de l’ »industrie » qui comprend aussi l’artisanat a crée 38.000 postes d’emploi, ce qui correspond à une hausse de 3,1% du volume d’emploi du secteur, contre une création de 14.000 postes l’année dernière et une perte annuelle moyenne de 4.000 postes durant la période 2012-2014. Ces nouveaux postes d’emploi sont principalement le fait de la création de 18.000 emplois par la branche des « industries alimentaires et de boissons » et 15.000 emplois par celle du « travail du bois et fabrication d’articles en bois » ; ce qui s’expliquerait au niveau cette branche, entre autres, par la relative reprise de l’activité dans le secteur des BTP.

 

En revanche, après une création exceptionnelle de 136.000 postes en 2013, le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » a enregistré des pertes de 7.000 postes et de 58.000 postes au cours des années 2014 et 2015, puis en raison de la forte sécheresse qui a sévi au Maroc, ce secteur a perdu 175.000 emplois cette année, ce qui correspond à une baisse de 4% du volume d’emploi du secteur.

 

Par milieu de résidence, l’évolution de l’emploi selon les secteurs d’activité économique se présente comme suit :

 

En milieu urbain, à l’exception du secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche » qui a perdu 21.000 postes d’emploi, correspondant à une baisse de 7% du volume de l’emploi du secteur, tous les autres secteurs ont vu leur volume d’emploi augmenter :

 

30.000 dans le secteur des « services » (+0,9% du volume de l’emploi du secteur);

 

15.000 dans le secteur des BTP (+2,3%);

 

14.000 postes dans celui de l’ »industrie y compris l’artisanat » (+1,4%).

 

En milieu rural, hormis l’exceptionnel perte de 154.000 postes d’emploi par le secteur de l’ »agriculture, forêt et pêche », correspondant à une baisse de 3,8% du volume de l’emploi du secteur, tous les autres secteurs ont, en revanche, créé des emplois :

 

40.000 dans le secteur des « services » (+6% du volume de l’emploi du secteur);

 

26.000 dans le secteur des BTP (+6,8%);

 

24.000 postes dans celui de l’ »industrie y compris l’artisanat » (+11,4%).

 

Situation, évolution et principales caractéristiques du chômage

 

Avec une baisse de 18.000 personnes, 36.000 en moins en milieu urbain et 18.000 en plus en milieu rural, la population active en chômage est passée, entre le deuxième trimestre de l’année 2015 et celui de 2016, de 1.041.000 à 1.023.000 chômeurs, enregistrant une baisse de 1,7% au niveau national.

 

Le taux de chômage est ainsi passé, entre les deux périodes, de 8,7% à 8,6% au niveau national, de 13,4% à 12,8% en milieu urbain et de 3,3% à 3,7% en milieu rural.

 

Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les personnes ayant un diplôme (-0,7 point) et les adultes âgés de 35 à 44 ans (-0,5 point). Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a, toutefois, enregistré une hausse de 1 point au niveau national, 0,2 point en milieu urbain et 1,8 point en milieu rural.

 

Le chômage demeure en particulier élevé parmi les diplômés et les jeunes âgés de 15 à 24 ans. C’est ainsi qu’au deuxième trimestre 2016, le taux de chômage était de 3,7% parmi les personnes sans diplôme, de 12,9% parmi ceux ayant un diplôme de niveau moyen au niveau desquels il a enregistré 18,2% parmi les actifs ayant un certificat de qualification professionnelle, et de 20,4% parmi les detenteurs d’un diplôme de niveau supérieur avec en particulier un taux de 23,3% pour les lauréats des facultés. Il était de 21,5% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 et de 38,8% parmi les citadins d’entre eux, contre 8,6% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus.

 

Il ressort également de l’analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage au deuxième trimestre 2016 que :

 

plus de huit chômeurs sur dix (80,3%) sont citadins (76,8%pour les hommes contre 88,6% pour les femmes);

 

près des deux tiers (63,6%) sont âgés de 15 à 29 ans (62,9%pour les hommes contre 65,3% pour les femmes);

 

près du tiers (31,8%) sont diplômés de niveau supérieur (23,8%pour les hommes contre 50,5% pour les femmes);

 

plus de la moitié (54,3%) sont des primo-demandeurs d’emploi (50,1%pour les hommes contre 64,1% pour les femmes);

 

près de sept chômeurs sur dix (69,3%) chôment depuis une année ou plus (65,6%pour les hommes contre 77,9% pour les femmes);

 

et environ un sur trois (29,3%) se sont retrouvés au chômage suite au licenciement (23,4%) ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur (5,9%).

 

D’un autre côté, il convient, cependant, de noter que la population active en chômage intègre également les personnes découragées par la recherche active d’emploi.

 

Au deuxième trimestre 2016, leur effectif a atteint 68.000 personnes, ce qui correspond à 6,6% du volume global du chômage, contre 5,1% une année auparavant. Ils sont à 86,3% citadins et à 54,5% masculins.

 

Situation et évolution du sous emploi

 

Le volume des actifs occupés en situation de sous emploi a augmenté, entre les deux périodes, de 1.182.000 à 1.263.000 personnes au niveau national, de 539.000 à 590.000 personnes dans les villes et de 643.000 à 680.000 dans les campagnes. Le taux de sous emploi est ainsi passé de 10,8% à 11,7% au niveau national, de 9,7% à 10,5% dans les villes et de 12% à 12,5% dans les campagnes.

 

Au niveau national, le taux de sous emploi des hommes (13,6%) représente plus que le double de celui des femmes (5,9%). En milieu urbain, ce taux (10,7%) est presque égal à celui des femmes (9,7%), alors qu’en milieu rural, il est environ cinq fois plus important, soit respectivement 17,4% et 3,5%.

 

Par ailleurs, ce phénomène est plus répandu, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, au niveau des secteurs des BTP et de l’ »agriculture, forêt et pêche » où il affecte respectivement 17,1% et 12% des actifs occupés au niveau national.

 

D’un autre côté, il ressort des données de l’enquête que :

 

87% sont de sexe masculin ;

 

42,3% disposent d’un diplôme et 9,9% détiennent un diplôme de niveau supérieur ;

 

53,6% résident en milieu rural (56,1%pour les hommes contre 36,9% pour les femmes);

 

près de sept sur dix (70%) des sous employés pâtissent d’un sous emploi lié à l’insuffisance du revenu du travail ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi (71%pour les hommes contre 58% pour les femmes);

 

environ quatre sur dix (38,8%) sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans (39,6%pour les hommes contre 33,6% pour les femmes);

 

Et environ huit sur dix (81,6%) exercent un emploi rémunéré (82%pour les hommes contre 79,3% pour les femmes).

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