Relance de l’emploi : Le Maroc est sur le bon chemin

pexels-mikael-blomkvist-6476589
0

Le Maroc fait face depuis plusieurs années à un taux de chômage élevé, touchant particulièrement les jeunes et les femmes. Face à cette situation, les autorités marocaines ont pris diverses mesures pour dynamiser le marché du travail. Mais comment évaluer ces efforts de lutte contre ce fléau ?

Tout d’abord, l’initiative prise par les autorités marocaines a permis la création de nouveaux emplois. En effet, selon les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage a baissé de 0,4 point de pourcentage arrivant ainsi à 11.4 % à fin 2022, passant de 16 % à 15 % en milieu urbain et stagnant à 5,2 % dans le milieu rural. Il a enregistré une hausse parmi les femmes, passant de 16,5 % à 17,8 %. Parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, celui-ci est passé de 31,0 % à 31,7 %. Toutefois, une baisse a été notée parmi les diplômés, où ce taux est passé de 18,7 % à 17,7 %. Cependant, il y a des nuances dans ces chiffres, car le secteur informel crée plus d’emplois que le secteur formel, où les salaires et les conditions de travail sont souvent médiocres.

Toujours selon la même source, la population active occupée en situation de sous-emploi a atteint 911.000 personnes. Le taux de sous-emploi est passé de 9,5 % à 8,5 %, au niveau national, de 8,6 % à 7,5 % dans le milieu urbain et de 10,8 % à 9,9 % dans le milieu rural.

La relance de l’emploi, une nécessité

Face à cette situation, les autorités marocaines ont récemment annoncé de nouvelles mesures pour relancer l’emploi. Selon le rapport du ministère des finances marocain traitant du budget citoyen pour l’année 2023, le gouvernement prévoit donc d’allouer 2,25 MMDH pour la poursuite du programme « AWRACH », qui vise à créer 250.000 emplois directs à l’horizon 2023. Si ces mesures doivent être saluées, elles doivent également s’attaquer aux causes structurelles du chômage au Maroc.

En effet, le marché du travail fait face à des défis importants, notamment : faible productivité, inadéquation entre les compétences des demandeurs d’emploi et les besoins des employeurs, et l’insécurité de l’emploi.

Pour relever ces défis, les autorités marocaines doivent mettre en œuvre des réformes structurelles visant à rendre l’économie plus compétitive, à développer les secteurs porteurs et à renforcer le système de formation professionnelle. L’esprit d’entreprise et l’innovation doivent également être encouragés pour faciliter la création d’emplois durables et de qualité, d’ailleurs nous saluons les efforts déployés par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) dans le cadre de la mise en place du projet de formation innovation entrepreneurial poussant ainsi les jeunes à devenir des créateurs d’emploi et non des chercheurs de ce dernier.

Améliorer l’employabilité des jeunes et favoriser la création d’emploi au Maroc est un souci majeur de notre gouvernement, ce qui l’a poussé à mettre en place des programmes qui offrent des solutions adaptées aux différentes situations des demandeurs d’emploi et des porteurs de projets. Citons par exemple le programme « Intilaka », qui vise à encourager la création d’entreprises innovantes en offrant un accompagnement et un soutien financier aux porteurs de projet. Le programme « Moukawalati », qui a pour objet l’incitation à l’entrepreneuriat en offrant un accompagnement personnalisé et en permettant aux entrepreneurs de bénéficier d’un financement à un taux préférentiel pour lancer leurs projets. Le programme « Idmaj », qui est destiné aux diplômés chômeurs et vise à améliorer leur employabilité en leur offrant une formation professionnelle et un accompagnement pour leur insertion dans le marché de l’emploi. Le programme « Tayssir », qui offre une aide financière aux familles les plus démunies pour leur permettre de scolariser leurs filles et en dernière position, nous avons le programme « pôle emploi », qui vise à améliorer l’efficacité du marché de l’emploi en créant un système de gestion de l’emploi et de la formation professionnelle.

En résumé, la redynamisation du marché du travail marocain est un défi majeur qui nécessite des efforts soutenus et des actions ambitieuses. Les initiatives prises par les autorités ont créé des emplois, mais il est important de poursuivre les réformes structurelles pour améliorer la compétitivité de l’économie marocaine et favoriser la création d’emplois de qualité.

 

Kaoutar Zaidane, enseignante-chercheuse au groupe EDVENTIS – ISGA Fès.